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Projet pilote du CHU : un centre d'autodialyse sur le site de Fedasil

Depuis plusieurs années, le site de Fedasil Jumet s’est vu accorder une part croissante de la prise en charge des patients demandeurs d’asile en hémodialyse. Les transports vers les sites hospitaliers ne sont que peu remboursés par la sécurité sociale et représentent une part non négligeable des coûts encourus par le patient, en l’occurrence par le centre Fedasil.

Cinq patients demandeurs d’asile, hébergés à Jumet, sont actuellement dialysés dans les centres du CHU de Charleroi : quatre à la polyclinique du Mambourg et un à l’Hôpital Civil Marie Curie. Ces personnes prennent soit les transports en commun, soit des taxis pour se rendre en dialyse à raison de 3 séances hebdomadaires et reviennent non accompagnés au centre ouvert. Ils sont parfois fort fatigués et passent souvent une demi-journée après leurs soins à se reposer.

« Depuis 2016, le CHU de Charleroi maîtrise la technique d’hémodialyse à domicile à bas débit de dialysat, explique le Dr Serge Treille, chef du service de Néphrologie. Les moniteurs portables permettent de réaliser des dialyses sur le lieu de résidence du patient sans adaptation matérielle lourde et coûteuse. Les patients, eux, voient leur qualité de vie optimisée : moins de fatigue, meilleur appétit, performances physiques améliorées… Le projet d’installation d’un centre d’autodialyse sur le site jumétois de Fedasil, au sein d’un Portakabin, a donc naturellement émergé ».

Depuis juin, six postes de dialyse y sont installés et une équipe d’infirmiers a pour tâches de réaliser 5 séances de dialyse hebdomadaires à tous les patients du centre. « Mais nous devons aussi régler les commandes, la facturation, les problèmes techniques et ceux liés aux soins », explique France Dewez, l’infirmière responsable du centre.  De leur côté, les néphrologues, dont le Dr Benoit Guillaume, responsable du projet, se rendent régulièrement sur place pour assurer un suivi médical optimum aux patients.  Une étroite collaboration est nécessaire, le passage de dispensateurs de soins tels que psychologues, diététiciennes et autres membres du service sur place.

Tous les frais de prise en charge seront financés par les remboursements INAMI (forfaits et honoraires de dialyse à domicile) et aucune participation ne sera demandée ni aux patients, ni au centre ouvert de Fedasil. « Nous sommes particulièrement fiers de participer à un projet aussi positif, commente Fabian Delobbe, directeur du site Jumétois. Pour nos résidents, cela réduit considérablement leur état de fatigue et de stress, notamment grâce à l’absence de déplacements. Leur traitement est moins lourd, la médication aussi. En outre, la collaboration avec le staff médical de l’ISPPC est vraiment remarquable et optimale à telle enseigne qu’une personne extérieure aurait du mal à dire que l’initiative est récente ».

Et au Dr Treille d’ajouter : « ce projet pilote fait déjà l’objet de récolte de données anonymisées et de présentation(s) lors de congrès et/ou de séminaires, afin d’en augmenter l’aura. Une psychologue du service sera habilitée à réaliser des questionnaires de Qualité de Vie avant et pendant le programme de prise en charge. Une chose est sûre : les maîtres mots sont et restent l’empathie, la bienveillance et l’écoute ».

 

Plus d'infos dans le reportage de Télésambre 

 

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