Accéder au contenu principal

Traitement d’une tumeur du foie par radioembolisation hépatique

La radio-embolisation (TARE) est destinée aux patients présentant des tumeurs hépatiques, primitives (hépatocarcinome) ou secondaires (métastases). Il s’agit d’un traitement ciblé qui délivre des millions de billes microscopiques radioactives chargées à l’Yttrium-90, directement dans les tumeurs hépatiques via le système artériel. Il est réservé aux patients ayant une bonne fonction hépatique et est contre-indiqué chez la femme enceinte qui allaite.

Les microsphères marquées à l’Yttrium-90 induisent une diminution en taille des tumeurs hépatiques. Elles peuvent également prolonger la vie de certains patients et en améliorer la qualité en réduisant la progression des tumeurs.

La prise en charge pour ce type de traitement nécessite 2 hospitalisations de 24 à 48 heures à plus ou moins 15 jours d’intervalle.

Une quinzaine de jours avant le traitement, une première artériographie diagnostique du foie est réalisée par le radiologue interventionnel. Celle-ci est très importante et apporte de nombreuses informations indispensables à l’équipe médicale. Elle permet de :

  •  Fournir une cartographie détaillée du système vasculaire du foie
  • « Préparer le terrain » pour la radioembolisation (en bouchant certains vaisseaux sanguins qui pourraient être responsable d’une fuite ultérieure de microsphères radioactives lors du traitement)
  • « Simuler le futur traitement » par l’injection d’un traceur (albumine marquée au technétium) qui permet d’objectiver sa distribution et sa concentration au sein des tumeurs du foie, et de mettre en évidence d’éventuelles « fuites » par une accumulation du traceur en dehors du foie. Ce traceur est révélé par une scintigraphie réalisée juste après l’artériographie.

Si l’artériographie préparatoire n’a pas révélé de contre-indication au traitement, la radioembolisation hépatique peut alors être réalisée.

Déroulement de l’intervention :

L’intervention est réalisée sous anesthésie locale par un radiologue interventionnel. Il introduit au niveau de l’aine, un petit tube (cathéter) dans l’artère fémorale qu’il va faire remonter jusqu’au foie. Les microsphères marquées à l’Yttrium-90 vont être administrées directement vers les tumeurs hépatiques. Immédiatement après l’injection du traitement, un pet-scan est réalisé afin de s’assurer du bon ciblage des lésions.

Un syndrome post embolisation peut survenir. Il s’agit principalement de douleurs abdominales, fatigue et d’un état subfébrile associé ou non à des nausées/vomissements. Ces symptômes sont bien contrôlés sous médication.

Dans ce type de traitement, l’activité de l’Yttrium-90, est faiblement irradiante en dehors du corps. Nous conseillons de respecter quelques mesures de radioprotection contre le rayonnement : éviter dans les deux semaines qui suivent un contact rapproché et prolongé avec les enfants en bas âge (moins de 10 ans) et les femmes enceintes. Une distance de 2 mètres permet de limiter l’irradiation des proches.

Risques :

Toute intervention sur le corps humain, même conduite dans de bonnes conditions, comporte un risque de complication.

  • Localement, au niveau du point de ponction : il peut se produire un hématome qui se résorbera en deux à trois semaines. Tout à fait exceptionnellement, des lésions de l'artère peuvent survenir lors du cheminement du cathéter dans l’artère et nécessiter un traitement complémentaire.
  • Dans de rares cas, quelques microsphères peuvent accidentellement atteindre d’autres organes. Un ulcère de l’estomac ou du duodénum peut survenir. Dans ce contexte, il est prescrit de manière systématique après l’injection des SIRS-sphères un traitement préventif antiacide
  • Généralement, les risques sont dus à l'injection du produit de contraste iodé. L’injection peut entraîner une réaction d’intolérance au produit de contraste iodé. Elles sont généralement transitoires et sans gravité. Elles peuvent être plus sévères et se traduire par des troubles cardio-respiratoires et nécessiter un traitement. Les complications réellement graves sont rarissimes.

En cas de problème, prenez contact avec votre médecin prescripteur qui est celui qui connait le mieux votre dossier médical.

 

RECOMMANDATIONS :

Vous devez signaler à votre médecin ou au service de radiologie interventionnelle de Marie Curie :

- La prise de médicaments (anticoagulants, antiagrégants ou de la Metformine).

- Tout risque de grossesse.

- Les allergies (produit de contraste iodé, pansement, etc…). Ces derniers vous donneront les instructions quant à l’arrêt ou le changement éventuel de la médica­tion ainsi que la préparation à suivre pour réaliser l’examen.

Les actualités d’HUmani