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Les outils du radiologue interventionnel vasculaire

Le Ballon d’angioplastie

A Gruntzig, un radiologue devenu ensuite cardiologue, inventa le  cathéter à ballonnet en 1975. Grâce à ce type de sonde, on peut introduire une sonde de petit calibre dans l’artère fémorale sans risque de l’abîmer et parvenir à dilater des artères de grand diamètres (jusqu’à plus de 3 cm de diamètre !).

Le ballon va être gonflé au niveau du rétrécissement de l’artère responsable des symptômes. Ces dernières années la miniaturisation de ces systèmes permet de les passer à travers un trou de la peau de moins de 2 millimètres !

Toutefois ces dilatations ne permettent pas toujours de traiter la lésion car parfois elle se referme immédiatement (retour élastique) ou après quelques mois (resténose).

 

Les endoprothèses ou stents

Apparus dans le courant des années 80, il s’agit de tuteurs internes que l’on place dans la lumière artérielle (stents) permettant de maintenir le résultat à long terme. Dans certains cas, en effet, lorsque le ballon d’angioplastie est gonflé, la lésion s’ouvre mais dès que le ballon est retiré la lésion se referme car il existe une élasticité excessive de la paroi artérielle. De même le ballon peut abîmer un des feuillets de la paroi artérielle, « dissection occlusive » de l’artère qui peut aller jusqu’à une obstruction complète du vaisseau traité. Là encore, seule la mise en place de ce stent permet de garder la lumière artérielle ouverte. On distingue deux types de stents, ceux montés sur un ballon et qui seront largués par inflation du ballon (c’est le diamètre du ballon qui déterminera les diamètres du stent) et les stents autoexpansibles qui s’ouvrent tel un ressort dès leur largage. Dans les deux cas, il s’agit de petits cylindres métalliques ajourés, que l’on va amener au contact de la lésion. Une fois le stent positionné en regard de la lésion, il est largué permettant de maintenir l’artère ouverte. Actuellement la recherche porte sur le placement de stents qui disparaîtront avec le temps afin de pas laisser de matériel étranger dans l’organisme .

 

Les endoprothèses couvertes

Depuis les années nonante, on dispose également de stent qui combine un tuteur métallique autour duquel est accroché un tissu étanche de type polyester ou PTFE (les mêmes que ceux qui sont utilisés en chirurgie pour les pontages). Ces endoprothèses permettent de traiter les lésions artérielles particulières car elles sont étanches. Elles permettent de traiter les anévrysmes de l’aorte sans réaliser d’ouverture chirurgicale de l’abdomen ou du thorax mais également de réparer rapidement une hémorragie due par exemple à une plaie artérielle (accident, plaie par arme blanche, etc) sans intervention chirurgicale.

 

Les endoprothèses porteuses de drogues actives

Une resténose peut s’observer, le plus souvent dans un délai de 6 mois, après une dilatation. Le pourcentage de resténose varie selon les artères dilatées. Il est important pour les artères du cœur, et en général, est plus fréquent dans les artères de petits diamètres par rapport aux grosses artères. La nature de ce phénomène que l’on appelle resténose s’explique en partie par la réaction de type cicatricielle due au traumatisme causé par l’inflation du ballon. Cette cicatrisation devient excessive et va reboucher progressivement l’artère, c’est l’hyperplasie intimale. Pour lutter contre ce phénomène, des endoprothèses enduites d’un médicament anti-prolifératif sont apparues il y a une dizaine d’années. Les drogues anti-prolifératives sont relarguées progressivement pendant trois ou quatre semaines après l’angioplastie permettant de freiner la prolifération tissulaire de façon efficace. Cette technique s’applique également depuis peu au ballon de dilatation qui, couvert d’un médicament, permettrait (sans l’aide de stent) d’obtenir une perméabilité de longue durée.

 

Matériels d’embolisation

L’embolisation consiste à arrêter la circulation dans un vaisseau via les techniques de radiologie interventionnelle qui vont permettre d’aller bloquer sélectivement des artères dont la ligature par voie chirurgicale est impossible ou nécessite une intervention extrêmement complexe et lourde.

Dès qu’une hémorragie est présente, le radiologue peut aller "boucher" le vaisseau à l’origine de ce saignement et cela dans de multiples circonstances que cela soit une hémoptysie (hémorragie à partir des artères bronchiques), un saignement digestif, une hémorragie du post-partum (juste après l’accouchement), etc.

Mais on réalise également l’interruption du flux dans des veines en traitant en 30min les varicocèles chez les hommes mais également l’embolisation des varices pelviennes en cas de certaines douleurs pelviennes chez les femmes.

L’embolisation des myomes utérins est devenu un traitement très efficace et souvent utilisés pour ces hémorragies gynécologiques fréquentes.

Une nouvelle application chez l’homme est l’embolisation prostatique pour traiter, avec très peu d’effets secondaires, les hypertrophies prostatiques bénignes.

On dispose pour cela de divers matériels d’occlusion vasculaire qui sont soit des particules de très petits calibres, soit des dispositifs mécaniques (petits ressorts-coil), soit des agents liquides (colles, alcool absolu).

On peut également combiner des particules d’embolisation avec des agents anti-cancéreux afin de réaliser une chimiothérapie locale dans l’organe malade en obtenant des doses importantes locales du médicament avec peu d’effets secondaires généraux de ceux-ci.

 

Hypertension artérielle

L’hypertension artérielle peut, dans certains cas, être causée par un rétrécissement (sténose) d’une artère rénale, cette lésion pourra bien évidemment bénéficier d’un traitement par ballon avec parfois placement d’un stent.

Depuis très peu de temps, une nouvelle technique est utilisée dans le service d’imagerie en collaboration avec les services de cardiologie et de néphrologie : la dénervation rénale.

Cette nouvelle technique ne s’adresse qu’aux hypertensions réfractaires aux traitements classiques et consiste à détruire très sélectivement, par radiofréquence, l’innervation sympathique des reins.

 

Neuroradiologie interventionnelle

Les techniques d’angiographie s’appliquent à de multiples territoires et donc également au système nerveux. On y rencontre principalement deux types de pathologies : les anévrysmes intracérébraux et les malformations vasculaires qui vont bénéficier de traitement par navigation au départ de l’artère fémorale dans les artères du cerveau afin de les soigner. Plus de la moitié des anévrysmes intracérébraux sont ainsi traités dans le monde.

 

Indications diverses

Le radiologue interventionnel place également les accès vasculaires de type port-a-cath (petit réservoir implanté, en ambulatoire, sous simple anesthésie locale, sous la peau qui permet d’injecter les médicaments lors des cures de chimiothérapie).

Les cathéters de dialyse sont également placés en radiologie permettant la réalisation des dialyses, tout comme les Picline qui sont de fins cathéters introduits dans une veine du bras et qui peuvent rester en place plusieurs semaines permettant un traitement de longue durée (antibiothérapie, chimiothérapie, nutrition parentérale, etc).

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